Trop souvent reléguée aux secteurs économiques, la notion de géomarketing s’applique également à d’autres domaines. Politique en tête.
10 000. C’est le nombre de voix d’écart obtenues par Donald Trump dans certains Etats. Pour ces élections présidentielles américaines de 2016, les données ont plus que jamais été décisives. La moyenne des sondages avant le scrutin prévoyait une avance de 2,7 % en faveur d’Hillary Clinton. Raté.
Dans un contexte où l’électeur se transforme peu à peu en citoyen-consommateur aux exigences accrues, les campagnes électorales ne peuvent plus rien laisser au hasard. Ainsi, les équipes politiques ont souvent recours au géomarketing – sans pour autant l’avoir défini comme tel – avec des utilisations très concrètes.
1. Connaître ses électeurs
Les outils de géomarketing permettent aux décideurs de visualiser et d’analyser l’historique des résultats électoraux par isoloir (statistiques des voies recueillies par leur parti et ceux de leurs concurrents, taux d’abstention). Sur ces mêmes logiciels, ils recoupent ensuite les données avec les sondages d’intention de vote pour obtenir des informations localisées et détaillées par tranche d’âge, catégorie socioprofessionnelle, niveau de revenus, etc.
2. Optimiser la gestion des équipes
Des cartes pour mieux gérer la communication d’une campagne. C’est toute l’ambition des solutions de géomarketing. Par exemple, en fonction du nombre et de la localité des militants chargés de faire campagne (tout en tenant compte du budget), les outils d’intelligence géographique indiquent les zones dans lesquelles il serait judicieux d’externaliser à un prestataire local la distribution de tracts.
3. Améliorer l’image d’un(e) candidat(e)
Pour éviter de noyer les électeurs sous une avalanche de messages promotionnels, et donc améliorer l’image de la campagne, les cartes apportent des réponses concrètes. Il est possible de disposer de détails précis par logement individuel et immeuble d’habitations, pour savoir au préalable si quelqu’un a déjà démarché l’immeuble et quand, si les résidents ont déjà reçu les tracts/dépliants, s’ils ont été contactés par téléphone, ainsi que le taux de ralliement à votre cause dans cet immeuble.
4. Mieux positionner les affichages
En un clic, le logiciel de géomarketing vous indique l’emplacement des affiches publicitaires. Des données qui peuvent être mises en parallèles de statistiques liées aux sondages par exemple de manière à cibler très précisément les électeurs. De même, en superposant l’emplacement des panneaux promotionnels avec les informations sur le trafic, les responsables de campagnes savent exactement quel sera l’impact de chaque dispositif.
5. Améliorer les itinéraires des candidats
Enfin, le géomarketing offre une solution efficace pour optimiser l’itinéraire emprunté par les responsables de campagne et les candidats tout en tenant compte de contraintes logistiques importantes. Ainsi, les nombreuses rues à sens unique, les régions dans lesquelles il faut s’attarder ainsi que les routes inaccessibles aux bus de campagne sont pris en compte dans le logiciel.
À l’heure actuelle, sauf pour de rares précurseurs, toutes ces tâches sont encore organisées de façon manuelle par les dirigeants du parti politique ou au niveau des sections locales. Leur outil ? De simples et complexes cartes au mur criblées d’épingles pour localiser des points critiques. Les futures campagnes politiques qui intégreront cette stratégie digitale de géomarketing pourraient véritablement acquérir un avantage décisif sur leurs opposants. De quoi, peut-être gagner les 10 000 voix manquantes…
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